Aperçu sur le blog de Leiloona récemment, j’avais été intriguée par soncommentaire qui semblait annoncer un livre qui sortait enfin des sentiers battus sur la façon d’envisager la grossesse, l’accouchement, et l’approche globale de la femme enceinte. C’est très amicalement que Leil a accepté de me prêter l’ouvrage, et je la remercie très chaleureusement.
Ce livre mêle trois voix, celle de la femme enceinte qui tient une sorte de journal, celle de sa mère qui l’accompagne par des conseils spécifiques et dialogue avec elle, et celle d’une sage-femme, Paule Brung, qui m’a parfois rappelée l’approche du corps que peut avoir Bernadette de Gasquet dans ses ouvrages. A elles trois, elles proposent une approche du corps, de la grossesse, non sur le mode de la défiance comme il est commun de le lire ailleurs, mais sur le mode de la confiance et de la réconciliation. A de nombreuses reprises, la lectrice est invitée à se reconnecter à son propre corps, à l’écouter, l’entendre, l’accompagner, ne plus en faire un ennemi – se rappeler qu’elle n’est pas qu’un cerveau ou une pensée, mais aussi un ensemble de muscles, de nerfs, et de souvenirs portés par ce corps.
L’ensemble est fort intéressant, et se laisse lire comme un roman agréable. Il est si rare de rencontrer une telle approche que celle-ci mérite indéniablement d’être connue, conseillée. Néanmoins, il m’a semblé que cet ouvrage, tel qu’il est conçu, ne pourrait convaincre et intéresser que les lectrices déjà averties ; je conseillerais par exemple au préalable la lecture des ouvrages de M. Odent, comme Pour une naissance sans violence ; ou bien l’excellent ouvrage d’isabelle Brabant, Une naissance Heureuse. Car celle qui ouvrirait l’ouvrage sans une certaine prédisposition pour ce type de discours risquerait à mon sens d’être terriblement sceptique (quoi, avoir mal gratuitement alors qu’il existe la péridurale ? ne pas trouver que l’échographie est un moment merveilleux ? ne pas vouloir bénéficier des plus hautes technologies médicales actuelles ? ne pas s’en remettre complètement aux médecins dont c’est le métier, et qui savent, c’est évident, bien mieux que nous comment tout cela doit se passer…). De fait, l’objectif ne semble pas réellement être celui de convaincre la lectrice, mais peut-être juste de lui ouvrir une porte de réflexion. Mon impression demeure donc quelque peu mitigée, même si j’ai pris beaucoup de plaisir et d’intérêt à lire l’ouvrage : sans doute ne bouscule-t-il pas assez les idées reçues à mon goût…
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